Un des rares psychostimulants en vente libre, ce délicieux produit est consommé à travers le monde à raison de plus de 2 milliards de tasses par année, soit près de 4 000 tasses à chaque minute. Cette savoureuse boisson, dont le berceau de la découverte se trouve en Éthiopie, est le café. Une industrie de plus de 15 milliards de dollars à laquelle vous participez, un latté, un cold brew à la fois. Il n’est pas si loin, le temps du café instantané et du filtre au remplissage infini. Mais un petit tremblement de terre est venu ébranler la planète de quelques multinationales : l’arrivée des cafés de spécialité. Lentement mais sûrement, les générations X, Y et les milléniaux ont remisé les moulins à hélices et boudé les cafés des grands torréfacteurs industriels pour se tourner vers des professionnels, des passionnés : les baristas. Ceux-ci ont le privilège d’avoir accès à une fenêtre sur l’âme de leurs clients. Ils sont les tenanciers de bar modernes, dans l’antre desquels les amateurs viennent chercher réconfort, énergie, divertissement et enrichissement au fil de discussions. Le barista est aussi un poly-amoureux : il se doit de connaître intimement la merveilleuse danse de ses outils et produits. Une sensibilité qui s’apprend et se ressent au fur et à mesure que son expérience grandit au sein de la planète café. Bien que des formations existent, c’est à force de couler des doses, de préparer des espressos, des cappuccinos, des macchiatos que nous finissons par approcher ce moment divin de l’infusion parfaite, la « god shot ». Lorsque vous porterez vos lèvres à la tasse pour goûter cet équilibre parfait d’acidité, d’amertume, de chaleur, d’éveil et de réconfort, vous ne pourrez comparer ce moment à rien d’autre qu’une transe. Dans chaque boisson que nous servons, nous mettons le soin et l’effort nécessaire pour tenter de vous amener à cette pause, à cet instant où tout est siparfait et enivrant que la seule chose à laquelle vous pouvez penser, c’est d’apprécier le moment présent. Un peu comme dans le film Ratatouille, lorsque le personnage d’Anton Ego goûte la fameuse ratatouille – un plat si simple mais souvent ordinaire – et s’en trouve transporté. Le café est omniprésent autour de nous, une boisson si simple et malheureusement si souvent ordinaire. C’est à nous, les baristas, de valser avec tous les paramètres afin de vous faire goûter à l’extraordinaire. Un mot à vous, consommateurs : exprimez-vous ! Puis, faites-nous confiance, c’est notre travail de vous écouter afin de pouvoir vous diriger à travers cette tempête de noms de recettes de café. Notre but est de découvrir la boisson qui vous fera tomber et retomber en amour, gorgée après gorgée. Posez-nous vos questions ! Vous êtes face à des passionnés, vous transmettre notre savoir est la seconde activité que nous préférons après la création de vos boissons caféinées. Et surtout, donnez-nous vos commentaires ; il y a des dizaines et des dizaines de manières d’apprêter un café, en travaillant ensemble nous finirons par trouver votre ou vos coups de cœur ! En terminant, un petit mot à mes confrères baristas. Je vous adore, du plus maniaque au plus relaxe. Ensemble nous amenons le client à goûter la différence. Je ne vous vois pas comme des compétiteurs, mais comme des collègues qui, ensemble, grugeons les parts de marché des multinationales de ce monde ! Continuez l’infusion de bonheur auprès des gens qui vous entourent, et au plaisir de vous rencontrer autour d’un galão ou d’un cortado ! Bonne semaine du barista ! Loïc Guillemot Barista chez Les Cafés Européens